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Actualité

Notre nouveau président

Passage de relais à la présidence de l’Organe d’administration de l’Association du Diabète

Depuis le 12 juin dernier, le Professeur Régis Radermecker s’est retiré de la présidence de l'Organe d’administration (OA) de l’Association du Diabète (ADD). Le Docteur en économie, Bruno Colmant, lui a succédé après avoir été élu par les membres de l’OA.

L’un, Régis Radermecker, est médecin au sein du Service de Diabétologie du CHU de Liège et Professeur de pharmacologie clinique à l'Université de Liège. L’autre, Bruno Colmant, est docteur en économie, financier, fiscaliste, auteur. Ils se sont rencontrés, ont échangé leurs idées et ont réfléchi à une nouvelle présidence pour l’ADD en fonction de ses besoins et des défis actuels. Les défis sont de taille car le nombre de personnes atteintes de diabète, en particulier de diabète de type 2, augmente sans cesse. Tout comme reste malheureusement bien réelle la difficulté de sensibiliser le plus grand nombre, instances gouvernementales et citoyens confondus, à l’absolue nécessité de mieux connaitre cette pathologie pour la prévenir et la traiter de manière plus efficace.

Voyons ce que les deux présidents ont à nous dire sur leur rôle de président, sur la gestion et les missions de l’ADD, ainsi que sur la manière de relever les défis actuels. Micro, c’est parti !

Régis Radermecker, depuis quand êtes-vous président de l’OA de l’ADD ?
J’ai eu l’honneur d’en assurer la présidence depuis 2024. Mon mandat s’est voulu celui d’un président de transition, dans un souci d’évolution positive et d’ouverture vers de nouvelles formes de gouvernance pour notre Association.

Quelles furent les évolutions marquantes pendant votre présidence, pour l’ADD, pour les personnes atteintes de diabète et dans le domaine de la diabétologie ?
Au cours de mon mandat, nous avons mis en place une nouvelle gouvernance pour optimiser la mission de l’ADD : mieux servir les personnes vivant avec un diabète et leur entourage. L’arrivée de nouveaux administrateurs aux compétences complémentaires, la nomination de Bruno Colmant à la présidence, ainsi que la restructuration de certaines fonctions ont permis de libérer les ressources médicales et paramédicales pour se consacrer pleinement à l’innovation, à la sensibilisation et à l’accompagnement des personnes atteintes de diabète. Cette dynamique collective s’est faite dans un esprit de bienveillance, de transparence et de respect des sensibilités de chacun.

Que tirez-vous de votre expérience de président de l’ADD ?
Ce fut une expérience humaine et professionnelle extrêmement riche. J’ai été marqué par la force de l’engagement associatif, la diversité des points de vue et la nécessité d’instaurer un dialogue sincère pour engager la transition et fédérer les talents. J’estime avoir mené ma mission de manière intègre, en conjuguant probité, écoute et diplomatie, le tout en confiance avec Patricia Lanssiers, une directrice à la fois intelligente, engagée et lucide sur les enjeux de la santé.

Ce poste de président a-t-il enrichi votre expérience, votre expertise de diabétologue ?
Absolument. Ce mandat m’a permis de prendre encore plus de recul sur la réalité vécue par les personnes souffrant de diabète, les attentes de leurs familles et les défis de la prise en charge globale. J’ai pu dialoguer avec de nombreux acteurs et proches, affiner ma perception de la gestion quotidienne du diabète, et comprendre combien le travail interdisciplinaire et associatif est déterminant.

Que pensez-vous de l’évolution de la prise en charge du diabète et des progrès au niveau de la recherche, que ce soit en matière de compréhension de la maladie mais aussi de traitements ?
Nous vivons une époque passionnante pour la diabétologie : de nouvelles molécules, des technologies de plus en plus performantes et le développement de l’intelligence artificielle nous permettent d’offrir des traitements personnalisés et de mieux lutter contre les complications. Néanmoins, la prise en charge humaine, l’accompagnement psychologique et l’écoute restent indissociables des progrès scientifiques pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de diabète.

Quels sont vos souhaits et vos espoirs pour l’ADD ?
Je souhaite que l’ADD continue à renforcer son rôle de soutien, de prévention et d’information, en restant toujours à l’écoute des besoins des personnes atteintes de diabète et de leurs proches. J’espère voir perdurer cet esprit d’équipe et d’innovation qui fait la force de l’Association.

Quels sont les défis actuels et à venir pour l’ADD ?
Les défis sont nombreux : accompagner la transition technologique, améliorer la prévention des complications, lutter contre les inégalités d’accès aux soins en représentant les personnes diabétiques auprès des autorités, anticiper l’évolution démographique des personnes diabétiques, et continuer de faire entendre leur voix dans l’espace public.

Quel message souhaitez-vous transmettre à Bruno Colmant ?
À Bruno Colmant, je souhaite adresser un message à la fois personnel et institutionnel. La collaboration avec lui a été l’occasion d’une très belle rencontre, sur le plan humain comme sur le plan amical. Je veux le remercier pour son engagement. Sa vision, sa renommée et son ouverture d’esprit seront des atouts précieux pour l’ADD. Je tiens à lui assurer toute ma confiance et lui dire que je serai toujours là s’il en éprouve le besoin dans le cadre de l’Association. Il pourra compter sur mon soutien amical et loyal, mais aussi sur ma discrétion, et je lui souhaite une présidence pleine de réussite.

Que ressentez-vous au moment de ce passage de flambeau ?
C’est à la fois une grande fierté et une émotion forte de passer le flambeau à une équipe renouvelée, soudée autour d’une vision partagée. Je le fais en confiance, avec le sentiment du devoir accompli et la conviction que l’avenir de l’Association se dessine sous les meilleurs auspices, toujours au service de l’amélioration de la vie des personnes atteintes de diabète.

Bruno Colmant, quel a été votre parcours jusqu’à présent ?
J'ai 64 ans et j’ai mené trois carrières professionnelles de front : une carrière de patron de banque,  d'assureur et de patron en bourse. J'ai été professeur dans plusieurs universités belges et étrangères. Je me suis également beaucoup consacré à l'écriture, étant chroniqueur dans les journaux et auteur d'une petite centaine de livres. Maintenant que je suis arrivé à l'âge où on est dans l’obligation de rendre plutôt que de prendre, j'ai décidé de m'investir dans des Conseils d'administration et des activités essentielles au niveau moral et sociétal.

Quel est votre intérêt pour le diabète de type 1 et de type 2 ?
Je me suis rapproché de l'ADD pour deux raisons. J’ai connu Patricia Lanssiers, la Directrice Générale de l’ADD, quand je lui ai succédé en tant que CEO à la Fondation contre le Cancer. Nous avions alors développé une relation de confiance. L’autre très bonne raison, c’est que l’un des fils de ma sœur est frappé de diabète depuis sa naissance. Par la force des choses, j’ai été sensibilisé à cette affection et j’ai appris à la connaitre. À un moment, l'alignement astral était tel que je devais absolument m'investir dans l’ADD.

Quels sont vos objectifs pour l’ADD ?
J’aime être utile au bon endroit ou au bon moment. Je me vois davantage comme une personne au service de l’ADD que comme un président. Je vais mettre au service des autres les compétences managériales que j'ai acquises dans d'autres milieux car j’ai été administrateur dans des grosses sociétés depuis environ 25 ans.

L'important, à mes yeux, dans la fonction de président, c'est d'être à l'écoute et d'aligner les bonnes volontés. L’expérience venant avec l’âge, on apprend à pacifier, à aligner, à motiver, à dégager les énergies positives. C’est ce que j'espère pouvoir apporter à l’ADD.

J’ai la volonté de créer un effet de levier pour l’ADD. J’espère contribuer à amplifier l’action sociétale de l’ADD, à mieux faire connaître l’Association et ses besoins de fond auprès de cercles de personnes qui ne sont peut-être pas encore sensibilisés au diabète.

Vous êtes économiste, fiscaliste, financier, etc. Vous occupez désormais la place d’un diabétologue. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Dans toute association, il est bon d'avoir des alternances de compétences. Je travaille au sein de l’OA avec des médecins. Mon respect pour l’ensemble du corps médical est sans limite. Comme je l’ai déjà dit, l'important, c'est d'être à l'écoute, dans l'harmonie, d'unir les idées des uns et des autres pour les synthétiser et faire émerger des énergies positives parce que, en réalité, ce n'est pas moi qui vais guérir le diabète. Ce sont des diabétologues qui le font et qui agissent sur le terrain.

Qu’aimeriez-vous dire à Régis Radermecker ?
J’ai un immense respect pour Régis Radermecker. Cet homme est éminemment sympathique et totalement investi de sa mission médicale. Il a apporté à l’ADD des choses extraordinaires. Il a créé de la fraternité, de l'amitié. Je me réjouis qu'il reste actif au sein de l’ADD. Dans la vie, nous rencontrons de belles personnalités. Régis Radermecker fait incontestablement partie de ces très belles personnalités.

Est-ce un plus pour l’ADD que le président de l’OA soit un gestionnaire avec des compétences financières et managériales ? Pourquoi ?
J'espère effectivement apporter des compétences stratégiques, de réflexion, de compréhension intime des choses. Surtout, je souhaite contribuer, par mes compétences, qui ne sont pas médicales, à l'amplification de l’ADD. Tout cela, pour qu'un jour, la personne qui me suivra puisse se reposer sur ce qui aura été construit.

De quoi a besoin l’ADD actuellement pour continuer à remplir sa mission au mieux ?
Régis Radermecker : L’association a principalement besoin de stabilité et d’ouverture : stabilité dans la gouvernance, ouverture vers de nouveaux partenaires et vers les avancées médicales et sociales. La clef reste le dialogue respectueux et le partage des expertises.

Bruno Colmant : défendre les intérêts des personnes atteintes de diabète, promouvoir la recherche, améliorer la prise en charge médicale, etc., tout cela passe d'abord par une prise de conscience du fait que le diabète, en particulier de type 2, est une affection qui touche énormément de personnes tout en étant mal connue. Beaucoup de personnes sont affectées sans le savoir. C’est une des maladies du 21ème siècle qui va malheureusement croître en importance et c'est le résultat des mauvaises habitudes alimentaires accumulées depuis une quarantaine d'années.
Il y a par ailleurs un problème de classes sociales : je suis extrêmement préoccupé par la précarité alimentaire. Les personnes qui ont moins de moyens financiers sont sans doute les plus promptes à acheter des aliments qui sont justement de nature à prédisposer au diabète de type 2.

L’ADD continuera donc à déployer son efficacité et sa valeur ajoutée sociétale dans le futur. L'important, c'est de réunir des personnes affectées par la maladie, des personnes qui sont là pour soigner et des personnes qui sont là pour rassurer. C’est cela qui fait toute la beauté de l’ADD.

Propos recueillis par Colette Barbier

Merci pour leur précieux soutien