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HYPERGLYCÉMIE

Hyperglycémie dépassant 250 mg/dl … Attention danger !

Lors de vos rencontres avec le diabétologue, vous avez dû entendre les termes : corps cétoniques, cétonémie, cétonurie ou encore acidocétose … tout cela en rapport avec une hyperglycémie importante. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ces mots ? Que se passe-t-il dans l’organisme lors d’une hyperglycémie de plus de 250 mg/dl ?

Les cellules de l’organisme utilisent du glucose sanguin, provenant de l’alimentation et du foie, comme principale source d’énergie. Dès que le taux de glucose augmente dans le sang, le pancréas sécrète de l’insuline agissant comme une véritable clef qui permet le passage du glucose dans les cellules. Or, nous savons que le diabète se caractérise par un manque ou une mauvaise utilisation de l’insuline, soit dû à un déficit de fabrication de cette hormone par le pancréas, soit dû à la résistance à l’insuline des cellules ellesmêmes : dans les deux cas, il y a accumulation de glucose "inutile" dans le sang. Mais les cellules du corps ont un besoin vital d'énergie et le corps va tenter de pallier ce manque d’apport d’énergie en fabriquant de l'énergie à partir des cellules graisseuses : comme le problème se situe au niveau de la production d’insuline, rien n’est résolu ! Que du contraire : le corps devra faire face à un nouveau défi...

En effet, la transformation chimique des graisses va libérer des acides gras et entraîner, à son tour, la production d’acétone par le foie : ce dernier va éliminer ces déchets acides que l’on appelle corps cétoniques dans le sang et va l’acidifier : le taux de ces corps cétoniques présents dans le sang s’appelle la cétonémie. Le sang passe ensuite par les reins et est filtré : le passage des corps cétoniques dans les urines s’appelle la cétonurie. Les signes d’une cétonémie se traduisent par des douleurs abdominales, des nausées et/ou des vomissements. Ces signes sont parfois absents et se limitent aux signes d’une hyperglycémie (soif, urines fréquentes, fatigue).

Si cet état n’est pas corrigé rapidement, que la concentration de cétonémie est trop importante dans le sang et que le corps n’arrive plus à les éliminer, on parle d’acidocétose. Cela peut se traduire par une déshydratation accompagnée d’une respiration accélérée (respiration dite de Kussmaul). L'hyperventilation entraîne une baisse de l'acide pour lutter contre l'acidose. Cette respiration rapide est caractérisée par une odeur typique de pomme reinette (due à l'acétone). Sans traitement, le coma s'installe.

Lors des signes suivants : une gêne respiratoire, une odeur de pomme reinette, une respiration rapide, de la somnolence, IL FAUT UNE HOSPITALISATION D’URGENCE !

DIFFÉRENTES SITUATIONS PEUVENT ÊTRE À L’ORIGINE DE LA CÉTONURIE EN RELATION AVEC UNE HYPERGLYCÉMIE :

  • des doses d’insuline inadaptées (oubli, décalage des injections …). Pour les patients traités par pompe à insuline : cathéter bouché ou déconnecté …
  • une nette augmentation de l’apport de glucides
  • une sédentarité extrême
  • une infection avec fièvre (=> augmentation brusque des besoins en insuline)
  • un stress important
  • la prise de certains médicaments (exemple : la cortisone)
  • la prise d’antidiabétiques comme les gliflozines (Invokana®, Jardiance®, Forxiga® et Steglatro™). Ces inhibiteurs du SGLT2 sont une nouvelle catégorie d’antidiabétiques oraux recommandés récemment pour le traitement du diabète de type 2. Leurs actions bénéfiques sur la tension artérielle, la perte de poids et le fait qu’ils n’induisent pas d’hypoglycémie (en monothérapie) rendent leur profil intéressant. Cependant, plusieurs effets indésirables ont été décrits depuis leur apparition, dont l’acidocétose euglycémique (effet secondaire rare mais sérieux). Ce type d’acidocétose n’est pas causé par les différentes situations mentionnées ci-dessus, présente des symptômes atypiques (l’hyperglycémie est moins marquée) et peuvent induire les médecins en erreur. Un suivi des concentrations de cétones sera recommandé chez les patients qui prennent des inhibiteurs du SGLT2.

COMMENT MESURER LA CÉTONURIE ?

Les corps cétoniques se mesurent à l’aide d’une bandelette urinaire spéciale pour rechercher le sucre et l’acétone. Les bandelettes s’achètent en pharmacie et les valeurs de la glycosurie et de la cétonurie sont imprimées sur l’étiquette de l’étui à tigettes. Elles sont en général indiquées en gramme pour 100 millilitres. Il y a une correspondance avec les valeurs en croix (de + à +++++) associées à un dégradé de couleurs.

1. Prendre une bandelette urinaire et fermer le flacon
2. Uriner sur la totalité de la zone réactive de la bandelette
3. Attendre 2 minutes avant de lire les résultats
4. Secouer doucement la bandelette sur un essuie-tout pour éliminer l’excès d’urine
5. Comparer la tigette aux valeurs de l’étiquette et les noter dans le carnet de traitement en n’oubliant pas de mentionner la date et l’heure

QUE FAIRE EN CAS D’HYPERGLYCÉMIE >250 mg/dl ?

  • Ne jamais interrompre les injections d’insuline, même si l’alimentation est impossible. Ajouter un supplément d’insuline rapide en cas de signes d’alarme
  • Manger normalement, boire beaucoup d'eau (pas de jus ou de boissons sucrées !)
  • Rechercher l’acétone dans les urines (cétonurie) ou dans le sang (cétonémie) à l’aide du lecteur : répéter les glycémies et les analyses d’urine toutes les 2 heures, même la nuit
  • Ne pas hésiter à demander conseil au diabétologue, à son médecin traitant ou à l’infirmière référente

COMMENT MESURER LA CÉTONÉMIE ?


1. Préparer le lecteur et les bandelettes de cétonémie adaptées au lecteur
2. Se laver les mains à l’eau chaude et au savon et s’essuyer
3. Insérer une bandelette de cétonémie dans le lecteur : il se met en marche automatiquement
4. Se piquer sur le côté du doigt avec l’auto-piqueur
5. Appuyer sur le doigt pour avoir une belle goutte de sang et la présenter à la bandelette
6. Noter les résultats ainsi que la date et l’heure dans le carnet de traitement

Glycémie > 250 mg/dl --> Cétones inférieurs à 0,6 mmol/L --> Mesurer la glycémie 1 heure après le bolus de correction
Si la glycémie continue à augmenter --> Cétones entre 0,6 mmol/L et 1,5 mmol/L --> Retester la glycémie et les cétones toutes les heures

BON À SAVOIR

La convention ne finance pas les tigettes de cétone et celles-ci sont donc à charge du patient.
Coût : entre 5,85 et 7,70 euros, selon que les tigettes analysent juste les cétones ou le glucose et les cétones. Les bandelettes pour analyser les corps cétoniques dans le sang coûtent environ 70 euros pour 10.

Merci pour leur précieux soutien